Observation du couvain en sortie d'hivernage

Savoir observer un couvain

La visite de sortie d'hivernage

La première visite de ruche en sortie d'hivernage est une étape très importante, qui n'est pas nécessairement très longue, si l'on observe précisément les bons indicateurs, parmi lesquels le couvain, qui permet d'avoir un état des lieux précis de l'état de santé et de développement de la colonie.

Le couvain est l'ensemble des alvéoles qui contiennent les œufs, les larves et les nymphes. Il se trouve généralement plutôt au centre de la ruche mais peut s'étendre facilement sur 7 ou 8 cadres en cas de colonies fortes au printemps. La présence ou non d'un plancher aéré, et l'orientation de la ruche par rapport au soleil peuvent influencer sa position.

Le cycle de vie du couvain :

Stade de l’œuf - (3 jours)
Le couvain est ouvert

Stade larvaire - (10 jours)
Le couvain est ouvert

Stade nymphal - (8 jours)
Le couvain est operculé

Observation du couvain

Lorsqu'il est sain, le couvain est compact. Tous les œufs pondus suivent un développement normal de manière à donner une belle planche de couvain operculé. C'est le premier signe de bonne santé !
S'il y a une forte proportion d'alvéoles vides sur une plaque de couvain, c'est peut-être déjà un indicateur, soit d'une pathologie, soit d'une reine qui s’épuise. Attention toutefois, il peut y avoir un blocage de ponte en cas de forte miellée, ou bien un manque d'espace dans la ruche pour stocker le nectar, et dans ce cas les ouvrières utiliseront les espaces libérés par des naissances pour stocker les provisions.

Couvain fermé, sain et compact

Couvain en mosaïque

Le couvain disséminé :

Si le couvain est nettement clairsemé, et que le fond de la ruche présente beaucoup d'impuretés, il peut s'agir d'une ascophérose, qui est une mycose. Les larves se momifient, et sèchent, on parle alors de couvain plâtré. Remarqué suffisamment tôt, le champignon peut être éradiqué par le remplacement de la reine, car il a été observé que la sensibilité génétique favorisait l’apparition de la mycose. Un refroidissement brutal ou un épisode pluvieux long peut aussi être à l'origine de son développement dans la ruche.

Le varroa encore et toujours :

Un couvain peu abondant et dispersé peut trouver son origine dans une forte pression varroa, mais l'on verra alors naître des abeilles aux ailes abîmées, atrophiées ou même inexistantes.

La loque européenne :

Les larves d'abeilles sont plutôt fermes et brillantes, et recouvertes de métamères, des "anneaux". La présence de larves mortes et "crémeuses" au fond des alvéoles doit attirer votre attention. Les larves en décomposition ne présentent pas d'odeur particulière : il s'agit probablement de loque européenne. La colonie manque peut-être de pollen, et les premières rentrées du printemps pourront faire disparaître la pathologie. N'hésitez pas dès les premiers signes, à donner un nourrissement fortement enrichi en pollen, comme une pâte hyperprotéinée.

La loque américaine :

Beaucoup plus préoccupant, si le couvain est disséminé, et qu'une odeur de pourriture se dégage de larves mortes, il peut s'agir de loque américaine. Pour vous en assurer, utilisez un test de détection de la loque. Vous pouvez aussi introduire un petit bâton de bois type allumette dans une cellule suspecte. Mélangez doucement et retirez-le. Si un filament s'étire de la cellule sur plus d'1cm c'est bien le signe de la loque américaine.

Extrêmement contagieuse, cette pathologie se disperse sous formes de spores très volatiles, il est donc primordial de ne pas déplacer des ruches, des cadres, des colonies ni même du matériel infecté. Le seul traitement valable est malheureusement très radical, mais consiste à brûler les cadres malades. Désinfectez ensuite le corps de ruche et tout l'outillage avec une solution javellisée.

Le suivi des colonies :

On considère comme normal et compact un couvain avec moins de 10 % de cellules vides. Au-delà de 10 %, l’apiculteur doit rester très attentif et suivre le bon développement de la colonie.

En notant systématiquement la qualité, et la quantité du couvain lors des visites, on connaît bien ses colonies, on suit leur évolution et on arrive à identifier celles qui résistent le mieux aux aléas des saisons apicoles. Ce sont ces colonies qu'il  faut diviser !